le genre littéraire :

Le théatre signifie au sens étymologique ” action de regarder un spectacle” , c’est un art total qui fait participer simultanément la vue et l’ouie, qui mele les arts plastiques, la danse, la musique à parole.

Elle associe un texte récité à une scène qui en offre la représentation.

La tragédie classique :

La tragédie est représentative de l’expression du XVIIème siècle.

La composition est faite en cinq actes versifiés. Les personnages sont illustres, ( des rois réels ou mythiques, héros antiques ou bibliques).

L’espace est un pays lointain. La tragédie est souvent l’expression de la classe aristocratique au XVIIème siècle. Le tragique nait toujours d’un conflit.

Le dénouement est tragique et finit par la mort du protagoniste toujours manipulé par des forces qui le dépassent ( le temps, l’espace, les dieux, la raison). L’effet de la tragédie doit inspirer la terreur, la pitié et crée chez le spectateur une catharsis, sorte de purification des passions humaines.

La tragédie classique obéit aux règles des trois unités :

- L’unité de temps : le déroulement de l’histoire ne doit pas dépasser 24 heures.
- L’unité de lieu : Le décor représente toujours un palais, l’histoire est mise en scène en un seul lieu.
- L’unité d’action : impose une seule action principale, il est également interdit de représenter la mort ou le sang sur scène ( la bienséance).

La tragédie moderne :

- La tragédie moderne permet aux auteurs de poser des problèmes ou d’exprimer des sentiments de leur temps : le mythe d’autrefois est devenu prétexte pour énoncer des idées neuves, propres à l’époque ou personnelle à l’auteur, sous une forme nouvelle.

Sophocle et Anouilh : comparaison des deux pièces :

Les ressemblances :

L’histoire est la même : malgré l’interdiction de Créon, Antigone a rendu les honneurs funèbres à Polynice ce qui entraînera sa mort.

- Anouilh a respecté l’absence de divisions en actes et en scènes.
- Le déroulement de l’action et son dénouement sont également semblables
- Les principaux personnages ont été conservés
- Certaines expressions, comme la dernière invocation d’Antigone ” Ô tombeau, Ô lit nuptial, Ô demeure souterraine” sont directement empruntées à Sophocle.

L’originalité d’Anouilh :

- Les personnages : Anouilh a supprimé le personnage de Tirésias, vieux devin aveugle qui représentait la voix des dieux. Par contre il a créé un nouveau personnage, la nourrice ainsi que deux gardes supplémentaires.
- Le style : l’Antigone de Sophocle est écrite en vers dans un style noble tandis que celle d’Anouilh est écrite en prose dans un style simple, usuel, caractérisé par un ton familier sinon vulgaire.
- Les anachronismes:  la présence des anachronismes ( le café qu’apporte la nourrice à Antigone, le tricot d’Eurydice, le jeu des cartes, les costumes…).

Le contexte historique de la pièce :

Anouilh fait basculer sa tragédie dans un univers de violence absurde qui évoque le chaos dans lequel l’Europe se trouve polongée ( en 1940, la France a été occupée par les Allemands).

Cette pièce représente une attaque déguisée sur les Nazis et sur le gouvernement de Vichy. C’est ce contexte historique qui redonne actualité au mythe d’Antigone adapté dans sa pièce : la figure d’Antigone représente la question de la résistance à un pouvoir injuste, l’image de la révolte ou tout simplement la volonté d’accomplir son devoir.

L’auteur :

Jean Anouilh est un écrivain et dramaturge français, né le 23 juin 1910 à Bordeaux (Gironde) et mort le 3 octobre 1987 à Lausanne (Suisse). Son œuvre théâtrale commencée en 1932 est particulièrement abondante et variée : elle est constituée de nombreuses comédies souvent grinçantes et d’œuvres à la tonalité dramatique ou tragique comme sa pièce la plus célèbre, Antigone, réécriture moderne de la pièce de Sophocle.

Parmi ses oeuvres :

. L’Hermine, 1931
. Le voyageur sans bagage, 1937
. Eurydice, 1941
. L’Alouette, 1953
Il a reçu pour l’ensemble de son oeuvre, le grand prix du théâtre de l’académie Française en 1980. Il est décédé en 1987.

Qu’est ce qu’un mythe ?

C’est un récit fabuleux destiné à expliquer les énigmes du monde, les aspects mystérieux de la réalité d’une société.

Il présente des êtres sous une forme symbolique, incarnant des forces de la nature et de la situation humaine.

Le mythe d’Oedipe :

La ville de Thèbes, qui avait été fondée par Cadmos, époux d’Harmonie, avait pour roi Laïos, leur descendant. Il avait épousé Jocaste, mais le couple demeurait stérile. Il consulta secrètement l’oracle d’Apollon à Delphes qui lui déclara que tout enfant né de Jocaste serait l’instrument de sa mort. Aussi, lorsqu’elle eut un fils, il l’exposa sur le mont Cythéron. Un berger le trouva et l’emmena dans son pays, à Corinthe, auprès du roi Polybos, qui l’adopta et l’appela Œdipe.

Par la suite, Œdipe, adulte, consulta également l’oracle qui lui annonça qu’il tuerait son père et épouserait sa mère.

Décidé à éviter ce destin, il ne retourna pas à Corynthe et partit à l’aventure. Sur la route de Thèbes, il se prit de querelle avec un voyageur et le tua. C’était le roi Laïos qui se rendait à Delphes pour demander à l’oracle comment débarrasser sa ville de la Sphinx. Ce monstre avait une tête de femme, un corps de lion, une queue de serpent et les ailes de l’aigle. Elle posait à tous les voyageurs une devinette et dévorait ceux qui ne pouvaient répondre ; et comme aucun n’y parvenait… Quand Œdipe se présenta, elle lui demanda, comme aux autres : “Peux-tu me nommer l’être unique qui marche tantôt à deux pattes, tantôt à trois, tantôt à quatre et qui est le plus faible quand il a le plus de pattes?” Œdipe trouva la réponse : “L’homme, parce qu’il marche à quatre pattes quand il est enfant, sur deux pieds quand il est adulte et s’appuie sur un bâton quand il est vieux”. La Sphinx, vaincue, se tua et les Thébains, reconnaissants, prirent Œdipe pour roi et il épousa Jocaste.

Ils eurent deux fils, Polinyce et Etéocle et deux filles, Antigone et Ismène, qui avaient atteint l’âge adulte lorsque la peste ravagea Thèbes. Le devin Thirésias, appelé en consultation, déclara que la peste ne cesserait que lorsque le meurtrier du roi Laïos serait puni. Alors, peu à peu, la vérité se découvrit et Œdipe comprit ce qui était advenu. Jocaste se suicida et Œdipe se creva les yeux.

Voici donc, rapidement résumé, ce mythe d’Œdipe si célèbre et pourtant si mal connu. Pourquoi l’ai-je tout d’abord choisi?

Il me paraît évident que la vie de ces différents personnages est tout sauf harmonieuse.

Le mythe d’Antigone :

Après la mort d’Oedipe, la jeune fille revient de son exil ( elle conduisait son père lors de son exil) volontairement à Thèbes ou le roi Créon, son oncle, avait promis de la marier à son fils Hémon. Au cours de la guerre des 7 chefs, ses frères Etéocle et Polynice d’entre-tuèrent. Créon, alors au pavoir, fit donner à Etéocle une sépulture décente, mais il ordonna que le corps de Polynice, qu’il considérait comme un traître à sa patrie, restât sans sépulture à l’endroit ou il était tombé.

Antigone, convaincue que la loi divine devait l’emporter sur les décrets humains, décida de rendre les honneurs funèbres à son frère. Surprise par les gardes,  elle fut amenée devant le roi.

Pour ne pas se souiller, Créon la condamna à être enfermée vivante dans le tombeau des Labdacides ou elle devait mourir de faim. Antigone s’était pendue avec sa ceinture et son amant, éploré, chercha d’abord à se tuer son père et en le maudissant il se suicida à son tour suivit dans son acte par sa mère, Eurydice, qui se trancha la gorge.