Résumé de la boite à Merveilles

La littérature maghrébine d’expression française : 

La littérature maghrébine d’expression française a vu le jour au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans les pays du Maghreb. Elle est issue de la Tunisie, de l’Algérie et du Maroc et produite par des auteurs autochtones, c’est à dire originaires du pays.

Ainsi, les auteurs se servent du français qui devient la deuxième langue officielle de tout le Maghreb.

Au début, la littérature maghrébine d’expression française de première génération est ethnographique ou plus exactement documentaire ( abordant des thèmes folkloriques) ce qui prédomine c’est la description de la vie quotidienne avec tous ses détails. Le but est de faire plaisir au lecteur européen curieux de connaître le secret de la vie au Maghreb, mais surtout de préserver l’identité culturelle par le biais de l’évocation des images authentiques : ( montrer que la tradition est toujours vivante et que rien ne peut l’estomper).

Le genre littéraire : 

La boîte à merveilles est un roman autobiographique dans lequel l’auteur raconte une tranche de sa vie à savoir l’enfance. Il effectue un retour sur son passé, une espèce de rétrospection ( l’emploi des temps du récit) et ne parle que de sa vie ( l’emploi de la 1ère personne : Je; nous; ma ; mes ; notre…,), des moments et des événements qui l’ont marqué. Toute autobiographie doit être écrite à la première personne et suppose l’écriture de soi.

Ainsi, l’auteur s’engage à restituer avec exactitude et fidélité son passé et s’identifie à la fois au narrateur et au personnage principal :

Auteur = Narrateur = Personnage principal.

Or ,dans la boîte à merveilles, la forme d’écriture tient à la fois de l’autobiographie et du roman. En effet, l’auteur ( Ahmed Sefrioui diffère du narrateur ( Sidi Mohamed). De plus, l’oeuvre s’accorde des libertés du roman ou fiction et souvenirs sont difficilement identifiables.

Si le roman autobiographique reprend des éléments très proches de la vie de l’auteur, il autorise des transformations de la réalité ( changement de nomes de personnes, transformation de certains faits).

A propos de l’auteur : Ahmed Sefrioui est né à Fès en 1915, de parents berbères arabisés. Il a frésuenté l’école coranique puis le collège Moulay Driss. Il a exercé plusieurs emplois : interprète journaliste pour le quotidien nationaliste “Action du peuple”; sous directeur du musée Al Batha à Fès puis fonctionnaire aux ministères de la culture , de l’éducation nationale et du tourisme à Rabat.

Son parcours littéraire est beaucoup plus important, avec à son actif :


Le chapelet d’ambre” en 1949.

Le jardin des sortilèges” en 1981.

La maison de servitude” en 2001.

Ahmed Sefrioui a été, jusqu’à sa mort en 2004, un grand écrivain à la plume originale et novatrice.

Le résumé :

La boîte à merveilles présente une séquence sur la vie d’enfance d’Ahmed Sefrioui. Pour un va et vient entre le narrateur adulte et le narrateur enfant, le lecteur entre dans son monde solitaire qui, malgré quelques timides amitiés, ne semble compter comme véritable ami que sa boîte à merveilles.

Le narrateur relate aussi ses journées au Msid auprès du Fqih et de ses condisciples et présente le monde de Da Chouafa et les habitudes de ses habitants.

Les personnages :

Le narrateur : Personnage principal de l’oeuvre caractérisé par sa solitude et sa capacité d’inventer des mondes fantastiques ( imagination fertile et féconde). Sidi Mohammed a six ans, son seul ami c’est la boîte à merveilles qui contient des objets hétéroclites.

La mère du narrateur ( Lalla Zoubida)  : La mère du narrateur prétend être descendante du prophète et s’en vante. Elle croit à la superstition. Âgée de 22 ans, elle se comporte comme une vieille femme.

Le père du narrateur ( Sidi Abdesslam) : Il exerce le métier de tisserand, il a la quarantaine. Il est aimé par son fils. Il est d’origine montagnarde. Sidi Abdeslem est un bon père de famille.

La chouafa ( la voyante tante Kenza) : Elle occupe le rez-de chaussée de la maison ou habite le narrateur. Elle exerce le métier de voyante qui la rend très connue dans le quartier.

Rahma : La femme de Driss El Aouad et mère de Zineb, elle occuper le 1er étage. Le narrateur la décrit comme une femme charmante et souriante.

Driss el Aouad : Fabricant de charrues, il a à peu près le même âge que le père du narrateur ( la quarantaine). Epoux de Rahma et père de Zineb.

Zineb : Fille de Driss et de Rahma,elle est plus âgée dun an que le narrateur.

Fatma Bziouya : La femme d’Allal occupant le 2ème étage partagé avec la famille du narrateur.

Allal le jardinier : L’époux de Fatma Bziouya travaillant comme jardinier.

Le Fqih : Un homme barbu et maigre, il fait l’objet de cauchemars pour Sidi Mohammed avec sa baguette de cognassier avec laquelle il distribue des coups au hasard.

Driss : Un apprenti de Maalem Abdeslem surnommé le teigneux. Il est serviable.

Lalla Aicha : Ancienne voisine de famille du narrateur, elle prétend être une Cherifa. Le narrateur la déteste parce qu’elle inspire le dégoût. Elle a deux pièces au 2ème étage dans l’impasse de zenkat Hajjama.

Moulay Larbi : Le mari de Lalla Aicha. Il fabrique des babouches. Il a eu des litiges avec Abdelkader son associé, qui était avant, son ouvrier. Il s’est remarié avec la fille d’Abderrahmane le coiffeur.

Sidi Mohammed ben Tahar : Un coiffeur qui habitait le quartier du narrateur. Sa mort provoqua de la fièbre et du délire chez Sidi Mohamed.

Abdallah : C’est un épicier très aimé malgré le peu de clients. Sa boutique est située à Haffarine, son domicile n’est pas connu. Le narrateur est fasciné par les récits fantastiques d’Abdallah racontés par son père.

Hammoussa : C’est le camarade de classe du narrateur. Son vrai nom est Azouz Berrada.

Si Abderrahmane : Le coiffeur Maallem absedlem. Le père du narrateur a l’habitude de se couper ses cheveux chez lui. Le narrateur n’aime pas trop Abderrahmane parce qu’il sait qu’un jour il sera chargé de le circoncire.

Sidi El Arafi : Un voyant chez qui la mère du narrateur se rend avec Lalla Aicha pour le consulter, il habite le quartier Seffah.

Salama : La marieuse professionnelle, elle a la voix d’un homme.

Zhor : Une voisine de Lalla Aicha.

Lalla Khadija : La femme de l’oncle Othman, elle est plus jeune que lui.

L’oncle Othman : Un vieillard, mari de Lalla Khadija et ancien maitre de M’barka.

M’barka : Ancienne esclave de l’oncle Othman

Lalla Fattoum : la caissière du bain maure

Les temps :


La symbolique de la boîte à merveilles :

Un coffret comportant des objets hétéroclites
Un objet qu’il ressort dans les moments de tristesse, de solitude et d’incompréhension
Elle est son bien personnel qui lui permet de s’enfuir du monde des adultes et des banalités de la vie quotidienne.
Grâce à la boite à merveilles, Sidi Mohamd s’échappe d’un monde de contraintes et d’incompréhension pour inventer un monde de rêve et de mystère.

La boite à merveilles, une étude ethnographique :
La boîte à merveilles offre une grande place à la dimension ethnographique. L’écriture est marquée par le souci de dévoiler aux lecteurs étrangers les traditions et la diversité culturelle de la ville de Fès particulièrement.

Bilan détaillé du roman : 
L’hiver : Chapitres I, II, III :

Chapitre I :

Le narrateur adulte souffre d’insomnie et fait état de sa solitude  ( motifs de l’écriture autobiographique).
Présentation des locataires de Dar Chouafa.
Le Msid : comparaison entre Sidi Mohamed et ses camarades de classe ( le petit enfant opte pour l’invisible, ses véritables amis sont des personnages imaginaires et les objets de sa boîte à merveilles. Tandis que les bambins de l’école coranique aiment jouer, imiter, grignoter…)
La séance du bain maure ( séance infernale)
La dispute du palier ( le linge).
Evanouissement de l’enfant.

Chapitre II :

Le Msid, un espace étouffant ( le mardi est un jour néfaste pour les élèves du Msid, car ils doivent réciter les quelques chapitres du Coran qu’ils avaient appris).
Visite de Lalla Aicha : Lalla Zoubida souffre d’une terrible migraine + La pâleur de Sidi Mohamed.
Description du voyage vers le sanctuaire de Sidi Ali Boughaleb
Sidi Mohamed se fait griffer par un matou dans la cour de la Zaouia, il bénéficie d’un repos de 2 jours de convalescence : il assiste au cérémonial des matinées, reçoit 2 beignets de Fatma Bziouya et un cabochon de verre de Rahma).

Chapitre III :

Critique du fqih : un personnage sévère et autoritaire
L’achat de la lampe à pétrole
La disparition de Zineb et sa retrouvaille étaient l’occasion d’organiser un repas de charité en guise de remerciements à dieu.
Sidi Mohamed ouvre sa boite à merveilles et se met à rêver.
Le printemps : Chapitres IV, V, VI, VII.

Chapitre IV :

Les premiers jours de printemps : le narrateur et sa mère sont invités chez Lalla Aicha ( les deux femmes se livrent à leurs commérages).
Sidi Mohamed joue avec les enfants de la maison à la mariée. ( le jeu s’achève par une dispute et des hurlements).
Lalla Aicha raconte à son amie les malheurs de son mari.
De retour à la maison, Lalla Zoubida fait part à son mari des ennuis de son amie.
Le père à son tour se charge de raconter les histoires d’Abdellah l’épicier.

Chapitre V :

Le Fqih explique ses projets pour la fête d’Achoura.
Rentré chez lui, le narrateur trouve sa mère absente en visite chez Lalla Aicha ( inquiétude de l’enfant)
De retour , la mère raconte les malheurs de Lalla Aicha à toutes ses voisines : ( Lalla Aicha a vendu tous ses biens pour aider son mari à remettre en marche son atelier).
Des cris et des hurlements annoncent la mort de Sidi Mohamed Ben Tahar, le coiffeur du quartier. ( Description de son cortège funèbre).
Pour soulager son fils, le père se met à raconter l’histoire de Sidi… qui suit les cortèges funèbres.
Sidi Mohamed s’est disputé avec Zineb.

Chapitre VI :

Le nettoyage du Msid : le fqih distribue les travaux et forme des équipes. Sidi Mohamed est nommé chef des frotteurs.
Lalla Zoubida emmène Sidi Mohamed à la kissaria pour lui acheter des vêtements à l’occasion d’Achoura.
De retour chez lui, Sidi Mohamed se dispute avec Zineb, ce qui met en colère sa mère.
Tenaillé par la faim, il rêve au jour ou prince aimé, il offrirait un repas pour les mendiants.
Rahma fait le récit du couple de Khadija, la jeune épouse avec son vieux mari l’oncle Othman.

Chapitre VII :

La veille de l’Achoura : les femmes s’achètent des tambours et des bendirs.
Sidi Mohamed joue à la trompette. Hamoussa l’interrompt et lui demande de rejoindre ses camarades au Msid afin de participer à l’équipement des lustres.
Rentré chez lui, Sidi Mohamed apporte un brin de menthe à tante Kenza. Celle-ci le récompense par une poignée de grains de sésame.
La séance du coiffeur
Le jour de l’Achoura : Sidi Mohamed met ses vêtements de fête et part au Msid.
Après le déjeuner de fête, Lalla Aicha fait à la famille une visite surprise.
 

L’été  : Chapitres VIII, IX, X , XI , XII :

Chapitre VIII :

Avec l’arrivée de la chaleur, le Msid est déménagé dans un petit sanctuaire ce qui améliore l’aptitude d’apprentissage de Sidi Mohamed.
Le père annonce à sa femme son intention de l’emmener au souk des bijoutiers pour lui acheter des bracelets.
Le père se dispute avec le courtier rusé et disparaît dans la foule.
Lalla Zoubida n’accepte pas les bracelets croyant qu’ils attireront malheur à son foyer.
Lalla Zoubida reçoit la visite de Lalla Aicha. Celle-ci annonce que son mari l’a abandonnée et s’est remarié avec la fille du coiffeur.
Sidi Mohamed tombe véritablement malade.

Chapitre IX :

Sidi Mohamed souffre de la fièvre
Le père annonce à sa famille qu’il a perdu son capital au souk des enchères aux haiks. Il est obligé de quitter sa famille pour travailler comme moissonneur aux environs de Fès.
Souffrance de l’enfant, il a perdu son aptitude à imaginer. Sa boîte à merveilles s’est transformée en cercueil.
Lalla Aicha conseille son amie de se rendre chez Sidi El Arafi.

Chapitre X :

La visite chez Sidi El Arafi ( un non voyant capable de voir la lumière cachée au fond des coeurs des hommes)
Lalla Zoubida annonce à son fils son intention de le garer à la maison pour l’emmener chaque jour prier sous la couple d’un saint ( visite des principaux marabouts de la ville de Fès)
Lalla Zoubida reçoit la visite d’un messager de la part de son mari.

Chapitre XI :

Lalla Zoubida rend visite à Lalla Aicha, celle-ci lui réserve une surprise
Salama, la marieuse professionnelle, raconte son rôle qu’elle a eu dans le remariage de Moulay Larbi, elle affirme qu’il a des ennuis avec sa nouvelle épouse.
Zhor affirme les propos de Salama
Toutes les femmes se lancent à maudire la famille du coiffeur

Chapitre XII :

Le retour triomphal de Maalem Abdesslam
Driss El Aoud annonce au père l edivorce de Moulay Larbi avec la fille du coiffeur.
Sidi Mohamed se sent encore une fois seul, écarté du monde des adultes, mais comprend que lui aussi a ses propres amis ( les occupants de sa boîte à merveilles). La boîte à merveilles = boîte à rêves = remède à sa solitude.